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Maroc. Les années corrida
 
À Tanger, la plaza de toros est devenue un refuge. À Casablanca, les arènes ont été rasées. Mais lorsque la tauromachie était au rendez-vous, les deux villes vibraient au rythme des toreros. Aujourd'hui, seules les deux enclaves espagnoles dans le nord marocain maintiennent un semblant d'aficion, Ceuta, mais surtout Melilla. Retour sur des années au rythme andalou
 
 
Les années cinquante. Tanger, ville internationale par excellence, est à un point culminant de son histoire. Capitale des arts, du spectacle et de la distraction la ville blanche se distingue aussi par sa forte prédominance espagnole. On s'y serait cru en Andalousie. Il ne manquait à ce décor que l'ambiance des corridas si chères aux yeux des Espagnols, 50.000 à l'époque. Face à la forte demande de la communauté ibérique et des aficionados, un projet de construction d'arènes commence à voir le jour. En 1949, une entreprise espagnole achète des terrains pour y construire les futures arènes de Tanger qui comptaient près de 11.500 places. Le 27 août 1950 eut lieu l'inauguration avec des toros de Fermin Bohorquez pour Agustín Parra "Parrita ", José María Martorell Navas et Manuel Calero "Calerito" devant des gradins archi-combles.
 
Les temporadas se succédèrent avec un public toujours aussi présent et des matadors parmi les plus connus tel Parrita, Cagancho, Calerito… En 1956, l'indépendance du pays vint interrompre les corridas. Il a fallu attendre le 12 juillet 1970, et de nouveaux promoteurs venus de Madrid, les frères Lozano, pour voir les arènes de Tanger rouvrir leurs portes au grand bonheur des aficionados. S'ensuivirent d'autres spectacles jusqu'au 4 octobre de la même année où fut organisée la dernière corrida en date avec "El Cordobés", Gabriel de la Casa et Manolo Lozano à l'affiche. On y vit, dans ces arenes, participer rien moins qu'El Cordobes, Luis Miguel Dominguin, Pepe Luis Vasquez, Julio Aparicio, Antonio Ordoñez ….
 
 
Rafael Ordóñez, frere du "El Niño de La Palma", y crea meme une ecole taurine et Tanger eut plusieurs toreros : Luís Marquijano, Manolo Bernal, Jesús Cañizares, Primo Díaz y Campos " El Portuense ", Pepito Medina qui fut premierr tangerino a toreer avec picadors et Luis Álvarez, l'ex apoderado de Rincon et Castella
 
En 1974, un ferrailleur voulait détruire les arènes pour récupérer le fer qui se trouvait dans ses murs. Il a fallu l'intervention du gouverneur de l'époque pour arrêter le massacre. En 1984, la chambre de commerce de Tanger s'est vue remettre les clés des arènes. Elle y organisa de nombreuses manifestations, dont la foire de Tanger, des soirées musicales, etc. Un projet avait même été prévu pour la réalisation sur le site d'un palais des congrès, d'une aire de jeux pour enfants et une zone verte autour. Suite aux inondations qui ont touché Tanger en 1980 et 1981, il a été décidé d'installer les familles sinistrées dans les vestiges de la Plaza de toros. Les arènes sont même devenues un centre de détention. Aujourd'hui, le site est occupé par des militaires.
 
Casablanca a eu son heure de gloire aussi. Elle a bien eu ses arènes et elles se trouvaient sur le boulevard d'Anfa, sur le terrain jouxtant l'hôtel Royal d'Anfa. Les arènes appartenaient à la famille Castella, grands amateurs de corrida installés au Maroc au cours du 19e siècle. Dans un travail intitulé "Habla la plaza de Casablanca", F. Ribes Tover stipule que cette plaza a été construite en 1913, en bois. Pour sa part, Julio Irbarren dans une autre étude avance la date du 9 octobre 1921, toujours en bois.
 
 
Il a fallu attendre 1953, qui coïncide avec la construction en dur des arènes, pour voir l'explosion de la tauromachie à Casablanca. Le mérite revient au Français Paul Barrière et à l'Espagnol Don Vicente Marmaneu, qui ont décidé de faire revivre ce lieu mythique.
Comme à Tanger, aller à la corrida était devenu un rituel pour les Casablancais. C'était le rendez-vous incontournable de la semaine. Devant les Dominguin, ordoñez, El Cordobes et autres figuras, le public a toujours répondu présent.
Jusqu'en 1969, la corrida à Casablanca battait son plein. Le contexte à ce moment-là favorisait malheureusement sa fermeture. La mort de Don Vicente, la marocanisation des entreprises et le dégoût de Hassan II pour cette pratique n'arrangeaient pas les choses. La destruction de ce patrimoine de Casablanca qui servait alors de salle de spectacle ou de piste de stock car, a eu lieu en 1971.
 
 
Des histoires de spéculations qui en seraient la cause principale. Depuis, le lieu en question est un terrain vague laissé à l'abandon
 
C'est en 1918 que furent érigées les premières arènes de Ceuta, à Las Damas. La dernière corrida célébrée à Ceuta le fut en 1995 avec des toros de Núñez del Cuvillo pour Miguel Baéz "Litri", Jesulín de Ubrique et Cristo González dans des arènes portatives pleines. Ensuite pendant deux ans une arène portative fut érigée à La Marina ou l'on vit actuer en non piquée Luis Vilches, Victor Janeiro aux cotés du torero local Quino Lara "Larita"
 
 
Le 6 septembre 1947 Manolete était annoncé pour l'inauguration de la plaza de toros de Melilla, baptisée la Mezquita del Toreo. Gitanillo de Triana, Manuel Rodríguez 'Manolete' et Pepín Martín Vázquez, auraient du combattre une corrida de Joaquín Buendía Peña. La mort du cordouan 8 jours avant modifia le cartel qui devint, avec huit toros de la même ganaderia pour Domingo Ortega, Gitanillo de Triana, Luís Miguel Dominguín et Luís Parra 'Parrita'. D. Ortega en fut le 1er triomphateur en coupant les deux oreilles, la queue et une patte du 1er toro
A partir de là défilèrent les plus grandes figuras à Melilla comme Manolo González, Antonio Ordóñez, Antonio Bienvenida, Cayetano Ordóñez, Cagancho, 'Calerito', Rafael Ortega, César Girón … et les plus prestigieuses ganaderias Guardiola, Domecq, Saltillos, Garzón, Escobar, Santacolomas, Miuras …
Après quelques années de déclin, l'arrivée de Manuel Benítez 'El Cordobés' relancera pleinement la tauromachie de 1er rang, de Palomo Linares à Francisco Rivera 'Paquirri', qui y coupera son dernier rabo le 5 septembre 1984. Et depuis la derniere plaza de toros africaine à programmé toutes les vedettes, les Campuzano, Victor Mendes, 'El Boni', Espartaco, José María Manzanares, Emilio Muñoz, Dámaso González, El Niño de la Capea, Morenito de Maracay, 'El Soro' et plus récemment Jesulín de Ubrique, Finito de Cordoba, Ortega Cano, Enrique Ponce, Cristina Sánchez, LF Espla, Morante de la Puebla, 'El Juli', Rivera Ordóñez, Rafi Camino, 'Chamaco' … Elles peuvent accueillir 6.500 personnes.
En 2007 c'est Luis Miguel encabo qui est le triomphateur de la feria du 60° anniversaire de la plaza de toros de Melilla

 

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